Vous vous souviendrez…
Vous vous souviendrez de ce courant jaillissant
où les doux arômes se levaient et tremblaient,
et parfois un oiseau portant de l’eau
et la lenteur, ses plumes d’hiver.
Vous vous souviendrez de ces cadeaux de la terre:
senteurs indélébiles, argile d’or,
les mauvaises herbes dans le fourré et les racines folles,
épines magiques comme des épées.
Vous vous souviendrez du bouquet que vous avez choisi,
des ombres et de l’eau silencieuse,
bouquet comme une pierre recouverte de mousse.
Ce temps était comme jamais et comme toujours.
Alors on va, où rien n’attend ;
nous trouvons tout en attente là.
Pablo Neruda
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