MARY E. BLACK GALLERY
1061 Marginal Rd, Halifax,
Nova Scotia, B3H 4P7, Canada
du 7 novembre au 19 janvier 2020
Marjolein Dallinga est née aux Pays-Bas où elle a étudié les beaux-arts. Elle a déménagé au Québec, Canada, en 1989 pour poursuivre sa carrière artistique notamment en commençant par faire des livres d’art et des bijoux…
Elle n’a découvert la technique du feutrage qu’après avoir immigré dans son nouveau pays.
«J’ai fini par penser que le feutrage était le moyen le plus approprié pour mon expression artistique. Venant du milieu des Baux-Arts, je trouve la tension entre le monde de l’art et le monde de l’artisanat très intéressant. Pour moi, le feutrage ne concerne pas principalement les techniques et les trucs du métier, mais c’est un moyen d’expression artistique à part entière. Avec l’intérêt croissant suscité par les arts de la fibre, je vois ce mode d’expression comme un défi pour continuer ma transition de l’artisanat traditionnel vers l’art du feutrage soutenue par l’envie de trouver des moyens novateurs de créer. »
« Le CIRQUE DU SOLEIL », de renommée mondiale, s’intéresse au travail de Marjolein et pendant des années, elle a expérimenté avec du feutre pour la conception de leurs costumes tout en créant des produits finis pour leurs spectacles. Outre la conception des costumes elle crée de grandes sculptures en laine exposées dans les musées et des galeries dans le monde entier. Marjolein a sa propre entreprise, Bloomfelt.com, et travaille depuis son studio avec des salles de couture et de teinture. Elle a enseigné des ateliers de feutrage pendant quinze ans dans le monde entier.
«La vie de ce monde est comme le vent…
D’un murmure du vent nous venons,
d’un murmure du vent nous disparaissons.
Tout ce que nous observons est un cadeau tombé du ciel.
Tout ce dont on se souvient, c’est du vent».
C. Wright
Depuis plus de vingt ans, la laine est mon support et mon compagnon. Comme le dit Marshall McLuhan, si le médium est le message, quelle est la révélation de cette matière ?
Feutrer la laine n’est pas quelque chose que je veux faire mais plutôt un lieu où je désire me rendre, un métier qui possède son propre langage de l’imagination, une occupation stimulante pour consommer mon énergie anxieuse.
Ne sommes-nous pas tous des artistes motivés par la tension entre le désir de communiquer et le désir de se cacher ?
Cette collection d’œuvres, « Move me / Touchez-moi », est un moyen de me déconstruire, de casser et dépasser ma zone de confort, cette protection qui empêche de me poser des questions…Les sculptures donnent un plus grand sens de la réalité. Cela peut sembler un mot ridicule à utiliser, mais elles ont une plus grande substance. On ne peut pas saisir un tableau, mais on peut toucher un sculpture. L’observateur veut toujours intuitivement toucher à l’œuvre.
Quand je créé, je ne sais pas vraiment pourquoi je fais quelque chose, mais je sais que je veux vraiment le réaliser. Dans cet art, je suis libre : tout est possible.
Ici, je peux être ouverte, avoir mes sens à fleur de peau, dans une attitude d’abandon, très proche de la joie.
Et le message ? Quel est ce message que semblent vouloir faire passer toutes ces œuvres en laine feutrée et en volume, ces créations qui ressemblent à s’y méprendre à des peaux mystérieuses, à des créatures de la mer ou peut-être à des forêts enchantées ?
Certaines nous rappellent des parties du corps, des organismes étranges qui ressemblent à des animaux mais qui aussi ressemblent à des plantes, des champignons ou peut-être même des coraux !
La plupart des pièces de feutre que j’ai créées sont des expressions de la lutte avec le corps – elles concernent la mort, la naissance , la sexualité et la vie érotique.
Parfois, elles expriment littéralement des sensations ou des émotions.
Je ne vois les relations entre les pièces les unes après les autres qu’à posteriori. Le travail s’étend : chaque pièce a une sorte de lien qui relie les unes avec les autres. L’inspiration me vient à travers les mailles du filet. Je dois être totalement ouverte et prendre des risques. Est-ce qu’à travers cet art, ces pièces feutrées deviennent un moyen de vivre, un moyen de survivre ? La proximité du feutre, qui est presque comme une seconde peau, une amitié sans ami.
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